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Salles Obscures
audiolib
18 septembre 2015

La Forêt des Mânes, de Jean-Christophe Grangé

La Forêt des mânes

En pleine détresse amoureuse, Jeanne Korowa, magistrate, célibataire, sans enfant, détourne les écoutes de son ex lors de ses séances chez son psy. Elle veut comprendre les raisons de leur rupture, mais découvre des échanges troublants entre le médecin et l'un de ses patients, un père d'origine espagnole, dont le fils, particulièrement instable, pourrait être le suspect principal dans la série de meurtres cannibales survenus dernièrement à Paris. Jeanne hésite à en parler à son ami François, chargé de l'enquête, et puis les événements se précipitent... La suite bascule dans l'horreur, et Jeanne plaque tout pour devenir une Lara Croft en puissance.

Côté positif, la lecture est rapide, prenante, bien ficelée... avec une héroïne frondeuse, qui tient les rênes et entraîne le lecteur à ses trousses. Mais l'ensemble manque parfois de cohérence et de véracité (oui, c'est souvent tiré par les cheveux !), accompagné d'une surenchère de violence, jusque dans les détails et la description des massacres. Un peu lourd à digérer. Le dénouement aussi m'a déçue, car je n'ai pas du tout été surprise. Toutefois, j'ai accroché de bout en bout, sans vouloir zapper la moindre piste. Ce n'est sans doute pas le meilleur J-C. Grangé, mais l'auteur parvient à nous lier à son univers sombre et angoissant. Rien que pour ça, je suis cliente !

Audiolib, novembre 2009 ♦ texte intégral lu par Laurence Haziza (durée : 16h 54) ♦ en format papier : Albin Michel ou Livre de Poche

Laurence Haziza se révèle une excellente interprète et donne à sa lecture un rythme tendu qui souligne la présence obsédante du mal. J'ai beaucoup apprécié écouter sa voix et sa manière de nous lire l'histoire ! 

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18 septembre 2015

Angor, de Franck Thilliez

Angor

Angor s'inscrit dans la lignée du triptyque (Syndrome EGATACA et Atom[ka]), avec toujours Sharko et Lucie Henebelle en tête d'affiche, sauf que le couple se fait voler la vedette au profit de nouveaux personnages : Camille Thibault, jeune gendarme travaillant dans le Nord, et Nicolas Bellanger, leur capitaine au 36, quai des Orfèvres.

Depuis sa greffe du cœur, Camille est obsédée par l'identité de son donneur. Elle s'imagine partager les pensées de celui-ci, car elle se surprend à avoir des envies de fumer ou fait souvent des cauchemars avec une inconnue appelant à l'aide. Tout ceci l'interpelle et rien ne peut la détourner de son but. Sur la route de ses vacances, elle en profite pour mener son enquête... qui la conduit vers l'équipe du 36.

En ce mois d'août caniculaire, l'effervescence est à son comble, dans les bureaux. Des corps refont surface, orientant vers une piste fumeuse, également suivie par Camille, qui fait cavalier seul. Mais les enquêtes respectives mènent vers un seul but : le démantèlement d'un réseau de trafic d'organes ! F. Thilliez n'y va pas avec le dos de la cuillère et nous plonge, à nouveau, dans l'ignominie de l'espèce humaine (qui n'est pas sans rappeler La Patience du diable de M. Chattam !).

J'ai beaucoup aimé renouer avec l'univers macabre et tordu de l'auteur, reprendre contact avec ses personnages et, pourquoi pas, donner une chance aux électrons libres de s'affirmer. On a entre les mains une intrigue diabolique et efficace, mais dont le schéma peine ici à se renouveler car j'ai été beaucoup moins surprise par la logique et le dénouement de l'enquête. Celle-ci part carrément en roue libre, du fait de l'entêtement de Bellanger, qui perd tout son bon sens et se fiche de la procédure, au nom de l'Amour ! Quelle fumisterie.

Rien que pour ça, j'ai un peu tiqué. Par principe. Les tourments de Nicolas prennent trop d'importance et nuisent à la crédibilité de l'histoire. Je ne suis pas déçue, mais plutôt frustrée, car l'affaire n'est pas proprement terminée et annonce d'autres rebondissements, gageons ainsi que nos tourtereaux retrouveront leur rigueur et leur professionnalisme pour ne plus me laisser cette sensation de “too much” au fil des chapitres. D'un autre côté, je tiens à souligner l'excellente réflexion, objective et pertinente, sur le don d'organes, proposée en filigrane dans ce livre !

Audiolib, décembre 2014 ♦ texte intégral lu par Michel Raimbault (durée : 17h 47) ♦ 618 pages chez Fleuve Noir

Interprétation irréprochable de Michel Raimbault, dont la voix colle à merveille avec le caractère bourru de Sharko ! Aucune fausse note à l'écoute de l'Audiolib, même s'il faudrait songer à une autre alternative pour les voix féminines...

18 septembre 2015

Juste avant le crépuscule, de Stephen King

Juste avant le crépuscule de Stephen King

Ces 13 nouvelles, dites terrifiantes, proposent une plongée déconcertante vers des univers hétérogènes, mais ayant en commun la volonté de troubler le lecteur. Juste avant le crépuscule, c'est « l'heure où les ombres se fondent dans les ténèbres, où la lumière vous fuit, où l'angoisse vous étreint ». Parfait descriptif, mais peu concrétisé via une mise en application peu convaincante. 

Non, vraiment, je n'ai pas été emballée par le menu de ce recueil. Certes, on peut croiser des fantômes, un psychopathe, un chat démoniaque, un sourd-muet trop discret pour être honnête, mais aussi sombrer dans des rêves hallucinatoires ou assister à une fin d'après-midi apocalyptique... bref, autant de rencontres toutes plus perturbantes les unes que les autres.

Mais le format de la nouvelle a été fatal : trop, trop frustrant. Et puis les histoires sont de qualité inégale. Je me sentais à peine à mon aise dans un univers qu'il me recrachait déjà pour d'autres horizons. Dur. Sur cette déconfiture, je ne m'avoue pas vaincue non plus. Michel Raimbault n'a jamais démérité et a livré une interprétation impeccable, tour à tour troublante et ensorcelante. Certaines pistes sont à déguster, juste avant de se glisser sous la couette, vos nuits seront plus blanches que jamais ! 

Audiolib, avril 2010 ♦ texte intégral lu par Michel Raimbault (18h 35) ♦ traduit par William Olivier Desmond pour les éditions Albin Michel  ♦ disponible en format poche

Pour un avis plus détaillé du contenu et des nouvelles, c'est ici ! 

18 septembre 2015

La théorie Gaïa, de Maxime Chattam

La Théorie Gaïa

Un couple de scientifiques, Peter et Emma DeVonck, accepte sans réfléchir une mission secrète qui va les conduire, l'un à l'observatoire du pic du Midi et l'autre à Fatu Hiva, en Polynésie française, dans le but de vérifier si les équipes de chercheurs sur place ne profiteraient pas de financements occultes pour se livrer à des expériences interdites. Or, la réalité sur le terrain est beaucoup plus effarante.

À l'instar des personnages totalement incrédules, on avance à l'aveugle, dans ce cauchemar sans nom. L'histoire, racontée par alternance, donne également le tournis en proposant deux ambiances différentes, l'une glaciale et l'autre tropicale. Mais toutes deux ont en commun d'être mystérieuses et angoissantes à souhait. L'auteur n'a pas fini de nous surprendre et nous réserve encore un tas de surprises et de sensations fortes. Car Chattam est redoutable, dans ce livre il fait peu de cas de l'action (lente et quasi inexistante), au profit de la suggestion. Un principe que j'ai trouvé diaboliquement efficace ! Du moins, les émotions sont palpables et le suspense entier. Chaque fin de chapitre est terriblement frustrante, puisqu'il faut généralement attendre le tour prochain pour connaître la suite (surtout pour l'histoire d'Emma... nettement plus effrayante, j'enrageais après chaque chute !).

En bref, c'est du bon, du brut, du suggestif, pour un thriller qui donne à réfléchir sur nos actes et les conséquences sur la planète (réchauffement climatique). La tension constante du récit est parfaitement rendue par l’interprétation sobre et intense de Laurent Jacquet. Excellent audiolib qui fait passer les 14 heures d'écoute comme une lettre à la poste. 

Audiolib, juin 2008 ♦ texte intégral lu par Laurent Jacquet (durée d'écoute : 14h environ) ♦ suivi d'un entretien de 45 minutes avec l'auteur 

Ce livre s'inscrit dans le Cycle de l'homme et de la vérité, en troisième position après Les arcanes du chaos et Prédateurs. Nul besoin de les lire dans l'ordre établi.

18 septembre 2015

Joyland, de Stephen King

Joyland

Après trois mois d'expérience à Joyland, un parc d'attractions dans la tradition des années 70, Devlyn Jones, étudiant désabusé par un échec sentimental, décide de prolonger son séjour en ne retournant pas à l'université. L'étourdissement saisonnier n'est plus, le jeune homme s'immerge pourtant dans les coulisses de l'univers forain avec enchantement. Il a tissé des liens d'amitié avec ses collègues, appris le « parlure », incarné le chien Howie avec brio... Après les flonflons de la fête, il est temps de dorloter la vieille dame.

Mais Devlyn est encore tout engourdi par la trahison de sa petite copine, malgré l'aide de ses nouveaux amis, Erin et Tom, il n'arrive pas à remonter la pente. Il se consacre donc à son boulot et veut percer le secret de la maison hantée (un crime a été commis des années plus tôt, le fantôme de la victime erre comme une âme en peine, selon la légende). Bref, il n'en faut pas plus pour s'attendre à une histoire passionnante et chargée d'intensité dramatique.

Et puis, non. C'est une lecture plus ancrée dans l'émotion et la mélancolie que nous propose S. King. Un roman où le héros se débat avec ses propres fantômes, où ses rencontres vont révéler le bon samaritain qui sommeille en lui, et où la déception amoureuse va chambouler son destin... Suspense et terreur, promis par l'éditeur, ne font pas partie du lot. Ou à moindre mesure. Ai-je été déçue pour autant ? Point du tout.

J'ai été happée par cette atmosphère d'une douce nostalgie, touchée par ce héros meurtri et désenchanté. J'ai également beaucoup apprécié cette plongée au cœur de la fête foraine, à travers un tableau idyllique et parfois figé dans ses clichés.  C'est un très bon roman, assez surprenant (peu avant la fin, il nous sort de son chapeau magique les quelques minutes de sensations fortes promises !). Mais la lecture est toutefois plus nuancée, car il s'agit avant d'un récit tout en finesse et en introspection. Une jolie histoire, assez émouvante.

Aurélien Ringelheim, nouveau venu dans l'écurie Audiolib, livre une interprétation brillante, en se glissant de façon troublante dans la peau du narrateur. C'est très bon ! Anecdote rigolote : il est connu pour interpréter Sacha dans la série Pokémon !

Audiolib, novembre 2014 ♦ texte intégral lu par Aurélien Ringelheim (durée : 9h 56) ♦ traduit par Nadine Gassie et Océane Bies pour les éditions Albin Michel

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18 septembre 2015

La Faiseuse d'anges, de Camilla Läckberg

La Faiseuse d'anges

Que s'est-il passé le samedi de Pâques 1974, sur l'île de Valö ? Toute une famille a disparu, abandonnant une fillette d'un an, Ebba. Aujourd'hui, celle-ci est de retour sur l'île, avec son mari. Pas dans le but de fouiller le passé, mais pour fuir les souvenirs d'un drame récent : la perte de leur fils. À Valö, ils espéraient être en paix mais reçoivent en comité d'accueil une salve de violence inexpliquée : début d'incendie, coups de feu, tentatives d'intimidation et messages de mort. Patrik Hedström mène son enquête.

Erica, son épouse, est sur les charbons ardents. Son prochain sujet de livre porte justement sur la disparition de Valö ! Quelle coïncidence. Sans prévenir son mari, elle emberlificote Gösta, qui a connu l'affaire trente ans plus tôt, pour lui extorquer le maximum d'infos. Et étrangement, celui-ci, d'habitude nonchalant, manifeste un zèle hors norme et entend se dépouiller pour tirer au clair tout ce mystère. Ce drôle de duo va avancer à tâtons, mais avec efficacité.

D'autres arcanes se dressent dans l'ombre (les témoins du passé réunis pour briser l'omerta, les silences pesants d'Anna ou de Martin, l'inconnue Dagmar, tristement célèbre pour être la fille de « la Faiseuse d'anges »...), autant d'indices qui viendront se télescoper dans les dernières pages du livre. Un schéma déjà éprouvé, et pourtant bougrement redoutable !! J'ai cru mourir de frustration à un tournant de l'action, pfiou... c'est rude pour les nerfs.

Qu'on se rassure, on vibre, on tremble, on étouffe, on compatit mais on est pris dans l'engrenage. C'est un livre très réussi, qui combine le suspense, l'émotion, le lourd héritage du passé et un éclairage politique (terrifiant) qui devrait faire réfléchir « sur la direction que prend notre société ». Camilla Läckberg procède avec délicatesse, mais beaucoup de sensibilité féminine, ce qui rend ses livres toujours plus attachants à mes yeux.

Audiolib, août 2014 ♦ texte intégral lu par Jean-Christophe Lebert (durée d'écoute : 15h 03) ♦  traduit par Lena Grumbach pour les éditions Actes Sud

Lecture plaisante de Jean-Christophe Lebert, qui a repris du service et enchaîne les tomes depuis La sirène. C'est propre, sans fausse note, peut-être un peu grinçant dans son interprétation des voix féminines, mais c'est un détail sur lequel je suis très pointilleuse, donc je chipote souvent car je suis rarement satisfaite ! Mais j'apprécie le lecteur et sa voix, donc l'écoute est toujours très agréable, 15 heures et des brouettes en sa compagnie ne sont pas subies, mais pleinement entraînantes et vécues à ses côtés.

18 septembre 2015

L'Homme aux cercles bleus, de Fred Vargas

L'homme aux cercles bleus

Un Fred Vargas tout jeunot (1996), qui nous introduit un Jean-Baptiste Adamsberg fraîchement promu au commissariat du 5ème arrondissement... here I go ! Et de le découvrir faire ses premiers pas auprès d'une équipe pantoise face à ses méthodes de travail peu orthodoxes : l'homme se perd régulièrement dans de longues réflexions intérieures, les bras croisés sur son buste, se livre à du gribouillage sur un bout de papier posé sur les genoux, ou se balade la nuit, souvent près d'un cours d'eau... il dort peu, et rarement seul. Adamsberg n'est pas un romantique, mais son âme est torturée par les souvenirs d'une petite chérie, silhouette fugace, croisée, aimée puis échappée sans crier gare. L'homme est nostalgique et a le cœur ravi.

Pas étonnant que son intérêt de flic s'arrête sur des affaires sordides, comme ces cercles bleus qui pullulent dans Paris. Il prévient Danglard, ça s'annonce mal. Un matin, ça va saigner... En attendant, il rencontre une océanographe de renom, Mathilde Forestier, qui se vante d'avoir croisé l'homme aux cercles bleus et d'être capable de le reconnaître. Adamsberg, forcément, est interpellé et pénètre dans l'appartement cossu de la scientifique, où se côtoient d'autres figures insolites : un bel homme aveugle et une vieille dame solitaire, accro aux petites annonces. Ce refuge de bras cassés est aussi l'antre des soirées arrosées, à soliloquer sur le monde et sur l'enquête du commissaire. Franchement, on sourit, on jubile, on gobe tout et on en redemande.

Ah mais c'est redoutable, sous couvert de tendres excentricités, on ne soupçonne pas l'incroyable ingéniosité de l'intrigue. Et c'est écrit avec rondeur, en jouant sur les mots, en se moquant des personnages avec affection, en distillant de l'humour aussi. Bref, c'est décalé, un brin philosophe, finaud et clairvoyant. On se régale ! Mais à quand une nouveauté, madame !??

Audiolib, août 2014 ♦ texte intégral lu par Jacques Frantz (durée d'écoute : 6h 23) ♦ disponible aussi aux éditions Viviane Hamy ou en poche J'ai Lu

18 septembre 2015

L'Allée du sycomore, de John Grisham

Allée du sycomore

Accablé par la maladie, Seth Hubbard décide de mettre fin à ses jours mais rédige un testament de dernière minute qui va mettre le feu aux poudres. En effet, il choisit de déshériter ses enfants au profit de sa femme de ménage, Lettie Lang. Soudainement, une femme noire se trouve à la tête d'une fortune colossale. Dans le comté de Clanton, la nouvelle met les esprits en ébullition. La communauté avait déjà été fortement chamboulée, dix ans plus tôt, avec le procès Hailey (cf. Non coupable, rééd. Le Droit de tuer), et c'est de nouveau l'avocat Jack Brigance (incarné par Matthew McConaughey au cinéma) qui est chargé de défendre les intérêts du défunt.

J'ai pris un réel plaisir à plonger dans cette lecture, après une première rencontre avec l'auteur pas très concluante (cf. Le Manipulateur). J'aurais eu vraiment tort de me priver de ce rendez-vous distrayant et palpitant ! Grisham nous fait vivre les coulisses d'un grand procès à l'américaine, avec force détails dans le déroulement et la mise en scène d'une telle procédure. L'histoire repose moins sur le clivage racial, même s'il soulève un problème et révèle d'autres histoires cachées. Cette fois, c'est surtout l'appât du gain qui est au cœur de l'intrigue, mettant en lumière le rapport ambivalent qu'entretient la société avec l'argent, et sur ce point on ne peut blâmer personne.

La construction de l'histoire est basique, mais produit l'effet attendu. On vit la lecture à fond. Sans temps mort. On est attentif à chaque détail, chaque soubresaut, et on s'interroge tout du long sur les motivations du défunt, pourquoi se pendre à un sycomore, pourquoi un testament olographe, etc. On est complètement vendu à la mécanique Grisham !! C'est diablement américain, mais fichtrement bien mené. Rarement les 19 heures (et 41 minutes) d'écoute m'auront paru aussi divertissantes et aisées ! Certes, le scénario est facile et arrondi sur les angles (surtout vers la fin). Qu'importe. Cela reste un très bon roman, au suspense redoutable, et passionnant dans sa ligne de conduite. 

Audiolib, juillet 2014 ♦ texte intégral lu par Stéphane Ronchewski (durée : 19h 41) ♦ traduit par Dominique Defert (Sycomore Row)

Excellente interprétation de Stéphane Ronchewski ! Voix très agréable, sans fausse note... une bonne pioche. 

18 septembre 2015

Trois mille chevaux vapeur, d'Antonin Varenne

Trois mille chevaux vapeur

Après une mission désastreuse en Birmanie, le sergent Arthur Bowman s'est réfugié à Londres, où il traîne dans des bouges infâmes, alcoolique et opiomane. Mais l'homme se voit accusé d'un crime et clame son innocence, sauf que les tortures subies par la victime lui rappellent étrangement son expérience cauchemardesque dans la jungle birmane. Pétri de doutes, il décide de retrouver tous ses compagnons d'infortune pour démasquer parmi eux le véritable coupable. Commence alors un (interminable) périple qui conduira notre héros taciturne jusqu'au fin fond de l'Amérique, dans la Sierra Nevada, lui faisant croiser au passage d'autres âmes dévastées et maudites.

Le décor est planté, et quelle lecture ! L'écoute audio, en 19 heures, a bien failli ébranler ma patience tendue à l'extrême. Car ce roman ambitieux fascine, autant qu'il effraie son lecteur. En majeure partie, je l'ai trouvé très bon, entraînant, écrit sans complaisance, porté par un personnage central charismatique, un type bourru et brisé par les nombreuses désillusions. L'histoire prend vite la tournure d'un western, dévoilant des décors magnifiques, authentiques et bruts. De plus, l'auteur ne triche pas, c'est âpre, sans état d'âme. Un emballage peaufiné, pour une histoire sombre et amère.

Et pourtant, quel sacerdoce ! De longues descriptions, un récit qui s'enlise... les 19 heures d'écoute représentent une rude épreuve. Pas dans le sens où l'interprétation de Philippe Allard est décevante, ou pénible, ou loupée, c'est simplement une question de dosage. Pour ce livre, c'était trop lourd et accablant. Néanmoins, pour qui aime les récits épiques aux multiples péripéties, la trouvaille est parfaite ! 

Audiolib, mai 2014 ♦ texte intégral lu par Philippe Allard (durée : 19h 05) ♦ suivi d'un entretien avec l'auteur ♦ en format papier : Albin Michel 

18 septembre 2015

Fakirs, d'Antonin Varenne

Fakirs

Une relecture, en version audio ! (top)

Un fakir se donne la mort sur scène, en pleine représentation. Pour John, son compatriote et seul ami, la nouvelle résonne comme une onde de choc. Il se rend immédiatement à Paris et rencontre le lieutenant Guérin et son adjoint Lambert, deux répudiés de la brigade du 36, mis au placard au département des suicidés.

Alan était un type désabusé et camé, mais sa disparition a le goût amer d'une mise à mort. Fait troublant, à peine un pied dans la capitale française, John est pris en chasse par deux types, qui lui réclament une dette laissée par Alan. Ce passage à tabac sonne pour lui le démarrage d'une enquête, en compagnie d'un ancien taulard qui vit reclus dans une cabane dans les bois, avec son chien.

Forcément, notre affaire se révèle plus pernicieuse, glauque et désolante. C'est noir de chez noir. Sans une once d'espoir à l'horizon. Les personnages sont des ombres errantes, des êtres désabusés, voués à finir brisés. Les derniers chapitres sont d'ailleurs éloquents, mais quel fichu bon roman ! Il vous colle une claque, vous cloue sur place.

De toute manière, c'est tout un ensemble qui se dévoile, pas seulement l'intrigue en elle-même (pourtant sans pitié), c'est aussi la forme : l'écriture incisive, le rythme narratif, l'atmosphère étouffante, le ton juste, sans concession. Et Jean-Michel Vovk, le lecteur pour Audiolib, adopte un accent grave, qui colle admirablement au caractère du récit. Un succès fort mérité pour ce roman réussi, récompensé par le prix Michel Lebrun en 2009.

Audiolib, septembre 2014 ♦ texte intégral lu par Jean-Michel Vovk  (durée : 8h 27)  suivi d'un entretien avec l'auteur

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