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Salles Obscures
audiolib
18 septembre 2015

Gravé dans le sable, de Michel Bussi

Gravé dans le sable AUDIOLIB

D'abord paru en 2007 aux éditions PTC sous le titre Omaha Crimes, le roman nous expédie sur les plages du débarquement, avec 188 soldats en attente sur une péniche, un jour de juin 1944. Un tirage au sort va déterminer l'ordre de passage des candidats au suicide : prendre d'assaut une falaise tenue par l'ennemi. Les premiers envoyés seront fatalement sacrifiés.

Lucky Marry, l'un d'entre eux, croit en sa bonne étoile. Comme l'indique son prénom, il a pour lui une chance incroyable qui ne l'a jamais laissé tomber. Pourtant, fin 44, Alice Queen, sa jolie fiancée, pleure toutes les larmes de son corps la perte de son amoureux. Pourquoi, comment ? Il ne subsiste aucune preuve, le bataillon a été laminé et les rares témoins sont évaporés dans les airs.

Comme d'habitude, l'histoire qu'on découvre est truffée de fausses pistes, de quiproquos et de nœuds à démêler. Michel Bussi va nous mener par le bout du nez et nous promener dans un dédale de mensonges et autres duperies. Très vite, on sursaute à la moindre révélation et on tremble de frustration. La conduite de l'intrigue est franchement machiavélique. Mais efficace. Pour preuve, j'ai écouté le livre audio en seulement 2 jours - Olivier Prémel est un lecteur brillant, qui a su jouer avec les émotions (le chagrin, la tendresse, l'humour) avec brio.

J'ai également craqué pour Nick Hornett, le détective privé qui ruse de charme et d'intelligence pour séduire la belle Alice. Ses tactiques et ses commentaires in petto sont d'une drôlerie infaillible. C'était ma bouffée d'oxygène dans cette lecture aux enjeux déchirants, qui se révèle également une lecture de pure distraction ! J'ai beaucoup aimé.

Audiolib, février 2015 ♦ texte lu par Olivier Prémel (durée : 11h 39) ♦ Presses de la Cité, 2014

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18 septembre 2015

Maman a tort, de Michel Bussi

MAMAN A TORT

La commandante de police, Marianne Augresse, est aux cent coups depuis l'affaire du braquage de Deauville et a mobilisé toutes ses troupes pour retrouver au plus vite les suspects en fuite. L'esprit ailleurs, elle reçoit pourtant la confidence d'un psychologue scolaire, soucieux des dires d'un enfant de trois ans, Malone, qui prétend que sa mère n'est pas sa vraie mère. Selon le spécialiste, sa mémoire est fragile et ne tient qu'à un fil, d'où l'urgence pour intervenir dans cette intrigue. D'abord perplexe, Marianne finit par lui accorder le bénéfice du doute. Après tout, l'homme est plutôt pas mal... À l'approche de la quarantaine, célibataire, sans enfant, notre policière a les sens en éveil. Ce ne sont toutefois pas ses hormones qui vont la guider dans cette enquête infernale et farouchement inextricable. Un nouveau piège dédaléen, dans lequel on s'engouffre de notre plein gré... 

Comme toujours, Michel Bussi nous entourloupe du début à la fin en construisant une roman pétrifiant et invraisemblable, jonché de chausse-trappes et de pistes fumeuses, qui nous éparpillent facétieusement. Au bout du compte, on ne sait plus qui croire, que penser et quoi dire. (Bon, allez, j'avoue, cette fois j'avais flairé le pot aux roses ! La force de l'habitude.) Quand bien même le mécanisme déployé se répète ou interpelle les lecteurs fidèles à être sur leurs gardes, on n'est jamais foncièrement déçu et on est conquis par le rythme, les chassés-croisés et les personnages ambigus. 

Ce sont donc 13 heures de lecture, dictées par Caroline Klaus, qui nous captivent. La comédienne nous propose une interprétation d'une grande justesse, qui échappe aux pièges du genre (voix d'enfant pas bêtifiante et voix masculine pas grotesque). Elle distille avec tact une dose de sensibilité et de raffinement très appréciable. À recommander !

Audiolib / Juin 2015 ♦ Texte lu par Caroline Klaus (durée : 12h 49) ♦ Presses de la Cité, 2015 

18 septembre 2015

La Vérité et autres mensonges, de Sascha Arango

La Vérité et autres mensonges

Tout s'écroule pour Henry Hayden lorsqu'il apprend de sa jeune maîtresse qu'elle est enceinte et qu'il serait temps d'annoncer à son épouse leur idylle, mais Henry n'est absolument pas prêt à tout quitter pour cet accident de parcours. S'il est aussi attaché à sa chère femme, c'est qu'elle est pour lui sa poule aux œufs d'or. Entre eux, existe un accord tacite : elle écrit des bestsellers, qu'il publie sous son nom en récoltant tous les lauriers. La supercherie dure depuis des années et a fait sa fortune, il n'est pas prêt de s'arrêter en si bon chemin. Se pose alors un terrible cas de conscience : avouer, oui. Mais avouer quoi, à qui ?

Dans l'esprit machiavélique de Henry, un plan se forme. Un plan d'une perspicacité sidérante, qui trouvera à rebondir dès qu'une complication pointera le bout de son nez. Et dieu sait qu'elles seront nombreuses, prêtes à lui mettre le dos au mur et lui arracher sa superbe arrogance ! Mais notre homme ne cessera de botter en touche. Rusé, malin, redoutable. Ce fieffé menteur a tout pour déplaire : il est odieux, manipulateur, mégalo... et pourtant on ne peut pas le détester. On est, au contraire, fasciné par son implacable dextérité de son jusqu'au-boutisme.

La lecture se révèle prenante du début à la fin, grâce à une histoire à tiroirs qui se renouvelle constamment et nous propose une multitude de pistes à suivre. La voix d'Olivier Cuvellier, pour Audiolib, est agréable et entraînante, donne corps au personnage et nous le rend, à notre grande honte, séduisant. Je n'ai pas vu le temps passer, 8 h 30 d'écoute sous un soleil printanier, rechignant à ôter le casque des oreilles, attentive, curieuse, accrochée et impatiente. Un très bon cru que ce titre, lauréat du Prix du Polar européen 2015 du Point !

Audiolib, mars 2015 ♦ Texte intégral lu par Olivier Cuvellier (8h 31) ♦ traduit de l'allemand par Dominique Autrand (Die Wahrheit und andere Lügen)

18 septembre 2015

Tu me manques, de Harlan Coben

Tu me manques

J'ai cru, au départ, tenir une histoire canon : sur un site de rencontres, Kat retrouve son premier amour, Jeff, qui se montre distant et détaché. Game over. Leur idylle est bel et bien morte. Puis un adolescent, hacker chevronné, la contacte à propos de sa mère, partie en weekend avec le même Jeff, sauf qu'elle n'a plus donné de nouvelles. Et de découvrir, par chapitres alternés, l'existence d'une ferme, occupée par de sinistres individus et de pauvres âmes en peine séquestrées ! o_O

Bingo, me suis-je dit, ça va être flippant à souhait. Je vais n'en faire qu'une bouchée. Et d'ingurgiter tout mon saoul 11 h 30 de cette histoire saugrenue. Maud Rudigoz, la lectrice pour Audiolib, a su me convaincre d'entrer dans la ronde, alors que je craignais son ton folâtre qui n'avait pas sa place au tout début. À la barre, Harlan Coben nous guide dans les arcanes des rencontres par internet, des secondes chances et de la quête du grand amour, sans pouvoir échapper à sa sérénade mielleuse et trop sucrée, dommage.

Des secrets de famille vont resurgir et se greffer aux investigations de Kat sur l'objet de son obsession (Jeff). Ou le passé qui revient en force, une récurrence chez l'auteur... Après tout, le lecteur aussi y trouve son compte, alors qu'il y a des détails ringards dans ce livre sur la vie de Kat, son père, ses retrouvailles avec J., les raisons de leur rupture etc. Ceci dit, on peut lui reprocher toutes les facilités, sauf cette capacité à nous attraper et nous tenir aux aguets. Le suspense est toujours efficace, la lecture sans prise de tête.

Audiolib, mars 2015 ♦ texte lu par Maud Rudigoz (11h 33) ♦ traduit par Roxane Azimi (Missing You) pour les éditions Belfond

18 septembre 2015

Yeruldelgger, par Ian Manook

Yeruldelgger

Il y a, d'abord, le dépaysement avec cette Mongolie, destination encore vierge de mes pérégrinations littéraires. Un peuple, une culture, un folklore, des légendes... tout un pan à découvrir, pour mon plus grand plaisir. Et puis j'adore le changement, casser les habitudes, me perdre dans des ailleurs possibles et inimaginables.

Ensuite, il y a l'histoire (la découverte en pleine steppe du corps d'une fillette, ses boucles blondes et sa bicyclette rose) et son enquêteur principal (le commissaire Yeruldelgger, cœur brisé et carrière détruite, le genre qui n'a plus rien à perdre). Cela vous place une ambiance, d'office vous vous dites que n'allez pas vous rouler dans la poussière de joie et d'extase.

Ajoutez trois géologues chinois et deux prostituées mongoles sauvagement assassinés, baignant dans leur sang, sous les yeux de policiers abasourdis par tant de barbarie. Des têtes qui tombent, d'autres qui hurlent au scandale ou qui envoient promener les curieux pour protéger des secrets inavouables... L'univers d'Ian Manook nous réserve des surprises étonnantes, mais ô combien sordides et éprouvantes.

Dans ce thriller d’une maîtrise saisissante, le lecteur est entraîné par un rythme effréné dans une histoire pleine de méandres, entre traditions et mutations, révélations et bouleversements. Prenez garde, c'est âpre, d'une violence inouïe et affligeante (viols, agressions sexuelles, tortures...) ; l'immersion est totale mais franchement peu confortable.

Pour l'instant Yeruldelgger me laisse insatisfaite et j'attends la suite (la fin est abrupte, peu concluante). L'intrigue inspire un profond malaise, car trop brutale et choquante (Oyun... bon sang !!). La figure de l'inspecteur Y. ne m'a pas du tout convaincue, non seulement c'est du déjà vu, mais le type n'est qu'un bourrin. Ses collègues blaguent à son sujet en le comparant à Horatio Caine, je pencherai plutôt pour Walker Texas ranger ! >.<

Audiolib, janvier 2015 ♦ texte lu par Martin Spinhayer (durée : 15h 32) ♦ disponible également chez Albin Michel (2013) ou Livre de Poche (2015)

Audiolib : « Une interprétation à « coeur battant » ... c'est exactement ça ! 

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18 septembre 2015

L'Homme à l'envers, de Fred Vargas

L'homme à l'envers

C'est dans un petit village près du parc du Mercantour que Camille a posé sa musique et son catalogue de l'outillage professionnel, auprès de Lawrence, un spécialiste du grizzli débarqué tout droit du Canada. Il est grand, il est blond, il est beau, il est doux, il est réconfortant. Exit Adamsberg.

« Au fond, Adamsberg avait été recyclé. En voyages, en partitions, en vis de 5/80, en Canadien, pourquoi pas. La mémoire fait ce qu'elle veut avec les matériaux qu'on lui donne à la casse, ça la regarde, on n'a pas à fourrer son nez dans ses affaires. En tous les cas, de Jean-Baptiste Adamsberg, qu'elle avait tant aimé, il ne restait rien. Pas une vibration, pas un écho, pas un regret. Quelques images bien sûr, plates, désactivées. Cette capacité de la mémoire à broyer sans merci êtres et sentiments avait, un moment, atterré Camille. Avoir passé tant de temps à se préoccuper d'un type qui se retrouvait transformé en vis de 5/80 avait de quoi laisser songeur. Et Camille avait été songeuse. Bien sûr, sa mémoire avait mis du temps à faire tout ce boulot. Des mois interminables de broyage et de concassage. Puis une songerie. Puis plus rien. Pas un sursaut, pas un cillement. Quelques souvenirs d'un autre monde. »

Mais la colère gronde au village, des troupeaux de brebis sont attaqués par un loup farouche, menaçant de près la population. Lawrence est soucieux, il parcourt le maquis pour traquer la bête. Camille aussi se laisse embarquer dans une étrange battue, à bord d'une bétaillère, en compagnie d'un jeune orphelin enragé et d'un vieux berger. Quelle équipée ! Chemin faisant, même Adamsberg les rejoindra pour partager ses lumières.

Fred Vargas nous concocte une histoire de loup-garou comme il est rarement permis d'en goûter ! C'est divin. Insolite, mais divin. On y retrouve nos personnages fétiches, avec coup de projecteur sur la Petite Chérie, qui se croit libérée de l'emprise du commissaire, lequel apparaît seulement sur la pointe des pieds, mais son ombre pèse lourd et donne aux compagnons de voyage de la jeune femme l'occasion de froncer des sourcils.

Du moins, ce serait avoir de la peau de saucisson sur les yeux pour ne pas admettre le mouvement des astres, car il y a des gestes qui ne trompent pas. Soupirs. Cette lecture aura été une formidable divagation littéraire, à considérer ainsi sous peine de frustration si l'on s'attend à une intrigue à suspense dans les règles de l'art. On a dépassé ce stade, et c'est du nectar !

Audiolib, février 2015 ♦ texte intégral lu par Jacques Frantz (durée d'écoute : 8h 55) ♦ disponible aussi aux éditions Viviane Hamy ou en poche J'ai Lu

18 septembre 2015

Délivrance, de Jussi Adler-Olsen

Après Miséricorde & Profanation ... 

Délivrance

Une bouteille à la mer, repêchée près des côtes écossaises, vient d'atterrir dans les bureaux du Département V. À l'intérieur, se trouve un appel au secours sur un bout de papier usé par le temps. Considérant cette trouvaille anecdotique, Carl demande à Rose de reconstituer le message avant de se lancer dans une enquête plus croustillante.

Il deviendra alors très intéressant de suivre le parcours du criminel en puissance, qui kidnappe la progéniture de familles aisées, pour s'enrichir personnellement mais aussi pour régler un vieux traumatisme de l'enfance, alors qu'il était sous le joug d'une éducation religieuse trop archaïque. L'individu se révèle être un caméléon, capable de se fondre dans la foule et de vivre plusieurs vies. C'est très, très stressant pour le confondre.

Sans quoi, cette lecture permet de renouer avec nos personnages fétiches et découvrir un Carl Morck décomplexé et en paix avec ses démons. De plus, sa vie sentimentale est enfin au beau fixe ! Reste le mystère autour de son acolyte Assad, un réfugié syrien assez pataud et bougrement sympathique, qui semble pourtant jouer une drôle de comédie. À son tour, Rose lève le masque sur une nouvelle facette de sa personnalité. Le lecteur n'est pas dupe, mais n'en loupe pas une miette.

Cette série policière enchaîne les livres avec toujours autant de succès, on les lit avec énormément de plaisir et excitation.Les enquêtes sont palpitantes, avec une histoire solide et des personnages qui n'ont pas tout livré de leurs mystères. De plus, j'adore ce climat nordique, l'humour, le flegme danois... C'est dépaysant au possible. Je suis 100% conquise.

Audiolib, janvier 2015 ♦ texte intégral lu par Julien Chatelet (durée : 17h 12) ♦ traduit par Caroline Berg pour les éditions Albin Michel

Après s'être brillamment illustré en interprétant Danny Torrance ou Bernie Gunther (dans la Trilogie berlinoise), Julien Chatelet, qui a repris le flambeau tenu par Eric Herson-Macarel, s'illustre avec panache dans cette nouvelle série du Département V.

18 septembre 2015

Le Complexe d'Eden Bellwether, de Benjamin Wood

Le complexe d'Eden Bellwether

“Le Complexe d'Eden Bellwether” combine l'ambiance énigmatique à une intrigue perfide et redoutable, avec au cœur de l'action des jeunes gens huppés, batifolant sur les pelouses de King's College, et le narrateur, Max, simple aide-soignant dans une maison de retraite. Max obtient son droit d'entrée dans ce club élitiste grâce à sa relation naissante avec la jolie Iris, or celle-ci ne supporte plus les discours pompeux de son frère, Eden, un organiste virtuose, qui prône que la musique qu'il joue peut sauver des vies.

Ensemble, ils tentent de démontrer l'ineptie de ses propos, font appel au spécialiste des troubles de la personnalité, le Pr Herbert Crest, veulent alarmer la famille et l'entourage, qui ne se doutent pas que, sous le caractère narcissique d'Eden, se cache un esprit torturé, oscillant depuis des années entre le génie et la démence. Certes, ce roman m'aura fait instinctivement penser à celui de Donna Tartt, Le Maître des illusions, qui réunit lui aussi l'école prestigieuse, la manipulation, l'engrenage infernal, le mystère et le drame. 

J'ai beaucoup aimé me plonger dans ce monde raffiné, romantique mais désabusé, où l'histoire serait presque anecdotique tant le contexte est alléchant et divinement planté. Cet environnement guindé m'a plus que séduite, au point d'occulter la trame appliquée mais laborieuse, semblable à une course de fond désespérée. Dès lors, quelle force et quel toupet dans ce roman brillant et audacieux, qui peut surprendre et envoûter tout lecteur en quête de romans académiques dans la lignée « secret-history-esque ». 

Audiolib, février 2015 ♦ texte lu par Thierry Janssen (durée : 14h 41) 

Au micro, Thierry Janssen, qu'on ne présente plus, nous fait passer un moment exquis et guide avec talent le lecteur dans ce suspense où dialoguent réalité quotidienne et symboles éternels. Il a également enregistré pour Audiolib les romans de Lars Kepler et Fred Vargas, et aussi Sukkwan Island

 

Le complexe d'Eden Bellwether Wood

Roman traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Renaud Morin

PRIX DU ROMAN FNAC 2014

18 septembre 2015

Le Ver à Soie, de Robert Galbraith

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Auréolé de son récent succès dans l'affaire Lula Landry (cf. L'Appel du coucou), Cormoran Strike voit son business de détective privé prendre enfin l'essor espéré. Il peut désormais traiter les dossiers selon son bon vouloir, et non plus pour renflouer des caisses désespérément vides, assurer sa survie, payer son loyer, prouver qu'il n'est pas un raté, etc.

Lorsque la petite Mrs Quine, épouse de l'écrivain Owen Quine, se présente à son bureau, déboussolée et ruisselante de larmes, Cormoran est saisi de compassion. Son mari a disparu de la circulation, soit-disant pour fignoler son dernier roman. Sa maison d'édition balaie tous les doutes possibles : elle n'est au courant de rien !

Ceci dit, Owen Quine venait de mettre le point final à un ouvrage sulfureux, qui tournait en dérision sa famille et ses proches. L'homme n'était plus à un scandale près et prenait plaisir à multiplier les audaces pour regagner l'intérêt du public. Il semblerait, hélas, que son énième tentative ait provoqué la colère de trop.

Les suspects ne manquent pas, les pistes non plus, c'est ce qu'on découvre au détour des chapitres de ce roman passionnant, classique dans sa ligne de conduite, mais toujours hyper efficace pour captiver l'amateur d'intrigues finement troussées, au suspense psychologique redoutable.

C'est toujours bon aussi de retrouver Cormoran et son assistante Robin, dont la relation ne cesse de s'étoffer, entre complicité professionnelle et amitié sincère. L'univers de la jeune femme est pourtant mis à mal depuis son embauche. Son couple formé avec Matthew est toujours sur la corde raide, Robin est tiraillée entre son besoin d'épanouissement personnel et ses rêves de petite fille...

Cormoran aussi nous ouvre les portes de son intimité, en croisant ses amis ou son demi-frère, le seul membre de sa famille paternelle à se soucier de lui. L'homme fait montre d'une certaine sensibilité, sur laquelle il ne s'étend pas, mais qui se révèle très touchante ! Robert Galbraith (= J.K. Rowling) réussit un véritable tour de force : à la fois nous passionner pour l'enquête, pour son issue, sans réellement soupçonner l'identité du coupable, et pour la vie de nos héros.

Sans bouleverser les codes du genre, le roman s'y attache et touche sa cible. On est séduit par tant de finesse, par la minutie des détails et la construction de l'intrigue. On s'impatiente déjà pour la suite ! 

Audiolib, décembre 2014 ♦texte intégral lu par Philippe Résimont (durée : 17h 05) ♦ traduit par Florianne Vidal pour les éditions Grasset

18 septembre 2015

Sukkwan Island, de David Vann

Sukkwan Island

Un père et son fils s'installent dans une cabane en pleine nature, sur une île en Alaska, pour une année en tête à tête. Pêche, chasse, solitude constituent leur lot quotidien. Le garçon de 13 ans sombre vite dans l'amertume, gardant toutefois pour lui ses réflexions acerbes. Il ne veut pas décevoir son père, déjà aux abois, désespéré d'avoir loupé sa vie (carrière en berne et relation amoureuse désastreuse). Le temps passe, et puis ça dérape... Ai-je été surprise par la tournure du récit ? Non. Par contre, j'ai craint le pire pour la suite de l'aventure, soudain beaucoup plus corsée, longue et désespérante. Bref, imbuvable.

Si j'ai été sensible à la mélancolie du début, j'ai complètement sombré dans l'ennui dès la deuxième partie de l'histoire, centrée sur le père. Je n'en pouvais plus de supporter un type aussi lâche ! Brrr... j'avais hâte d'être à la fin. Heureusement la lecture ne durait que 5 heures, portée par l'interprétation toujours vaillante de Thierry Janssen, qui rend encore plus maléfique l'esprit retors du bouquin.

Audiolib, juillet 2010 ♦ texte intégral lu par Thierry Janssen (durée : 5h 36) ♦ traduit par Laura Derajinski pour les éditions Gallmeister

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