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Salles Obscures
17 septembre 2015

Babylone dream - Nadine Monfils

babylone_dream

Dans la ville fictive de Pandore, un tueur fou assassine sauvagement des jeunes mariés. Les scènes de crime sont horribles, les enquêteurs Lynch et Barn sont au bord de la nausée, et Nicki la profileuse puise dans ses visions pour détacher une piste valable dans ce bain de sang.

Les indices sont minces, et chacun des protagonistes nous mène sur des voies qui peuvent éveiller les soupçons, puis s'éteindre aussitôt. La confusion est totale, le suspense immense. Alors oui, c'est clairement macabre, fort en images cauchemardesques. Et pourtant pas une seconde le lecteur n'envisage d'abandonner son livre, totalement soumis à cette fascination du crime, du suspense efficace et bien rodé, où jamais on ne s'ennuie un instant. Et l'ombre du tueur est menaçante, se faufile entre les lignes et les chapitres. C'est cruel, mais brillant.

Et surprise ! L'humour est de mise, assez noir, je le conçois. Mais cela empêche tout sentiment d'étouffement, celui de n'en-plus-pouvoir et qui étreint dès qu'on plonge dans un thriller aussi funeste et implacable. Ici, cela relève du brio de s'y attacher, tant c'est tour à tour culotté, sinistre, sanglant et dégoûtant. Nadine Monfils livre un Babylone dream sombre et passionnant, bien écrit, mettant en scène des personnages peu banals (du flic au suspect, tout le monde casse la baraque). Et la fin s'achève comme si on soufflait une bougie ... 
On ferme ce livre, mais on se dit qu'on y reviendra très probablement car des points soulevés attendent une suite au prochain numéro ! Du moins, j'espère ...

**********

Recette du rêve babylonien par Jean-Pierre JEUNET 
Ingrédients : 300 g de caractères excentriques 
un bouquet d’effroi délicieux 
une cuillère de perversité revigorante
une poignée de tendresse au cou tordu
20 cl d’essence de surréalisme 
une pincée de poésie déjantée 
un zeste de réminiscence d’enfance
une once d’érotisme singulier

Bien peler les cadavres, leur arracher bras et têtes et les faire mijoter dans un jus de terreur. Faire revenir le tout à feu doux, ajouter l’humour, l’amour et l’acide, jusqu’à obtention d’une crème de suspense que vous ferez gratiner au four, non sans avoir versé une larme de nostalgie. Servir chaud. Régal assuré !

PRIX POLAR 2007 DECERNE LORS DU 12ème « SALON POLAR & Co » À COGNAC

Editions Belfond - 288 pages - 18 €

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