Born to be bad (1934)

Letty Strong est une délicieuse jeune femme, très belle, qui a choisi d'user de ses charmes pour subvenir à ses besoins et à ceux de son garçon de sept ans, Mickey. Abandonnée par le père bien avant la naissance de l'enfant, Letty a galéré pendant des années pour se sortir de sa misère, aidée par un ami libraire, surnommé Barbichette, qui désapprouve aujourd'hui le train de vie de la jeune femme.

Un jour, Mickey est renversé par un camion, sous les yeux de sa mère. C'est Malcolm Trevor, riche homme d'affaires, le responsable et il propose aussitôt de fortes sommes d'argent. Mais Letty, plus calculatrice, va chercher à mettre en scène l'handicap de son fils pour soutirer davantage à ce Trevor richissime. La cupidité ayant ses limites, Miss Strong va être punie en retour et se voir privée de la garde de son fils. Haineuse et vindicative, elle va chercher à forcer Mal Trevor de lui venir en aide. Pour seule solution, Trevor décide d'accueillir Mickey chez lui, mais Letty n'en reste pas là. Un autre moyen s'offre à elle : séduire le riche homme d'affaires, pour en avoir plus, toujours plus.

Loretta Young incarne cette redoutable manipulatrice qu'est Letty Strong, avec son charme, sa beauté et son tempérament de femme forte. Décidée à ne plus connaître la misère, Letty a juré de ne plus recevoir les coups et de rendre au centuple ce qu'on lui a infligée. Aucun scrupule chez elle, sa conduite peu morale désespère son entourage - dont l'honnête Barbichette, interprété par Harry Travers. Miss Strong va user et abuser de ses charmes et obtenir ce qu'elle souhaite, mais à quel prix ?

Ce scénario est assez troublant, car loin du happy end, il parvient tout de même à éviter les larmes et l'oppression chez le spectateur. Il faut dire aussi que Loretta Young éclabousse la pellicule à force de roueries, qu'elle en devient touchante et peu blâmable ! Ce film est ainsi surprenant, à contre-emploi des valeurs bien-pensantes de l'époque, à travers la personnalité de Letty Strong notamment. L'autre découverte de ce film est un Cary Grant débutant, d'à peine 30 ans, qui affiche un visage fardé à outrance, et s'emberlificote dans son histoire avec cette demoiselle de petite vertu, délicieuse, mais « née pour être mauvaise ». Pas indispensable, mais du charme à revendre !

Film de Lowell Sherman (1934) - avec Cary Grant & Loretta Young  ...