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Salles Obscures
27 janvier 2008

Troublez-moi ce soir (1952)

affiche_botherDans un hôtel de New York, Lyn Lesley pousse un dernier tour de chant et se brouille avec son amant, Jed Towers, qu'elle trouve insensible et détaché alors qu'elle ne rêve que d'amour et de promesses durables. L'homme s'isole dans sa chambre au 8ème étage, rumine un bref instant avant d'apercevoir la silhouette ravissante en face de lui.

Derrière la fenêtre de la chambre voisine, Nell Forbes a revêtu les plus belles toilettes de sa 'patronne' et se prête à rêver d'une autre vie. La jeune fille a été appelée pour être la baby-sitter pour un couple qui passe la soirée dans la salle de bal au rez-de-chaussée de l'hôtel. Surprise mais interpellée, elle répond à l'appel de l'homme qui cherche à s'inviter pour passer une bonne soirée. Jed est un aventurier cavaleur, la proie semble facile et attrayante. Or, Nell est une jeune femme fragile et secrète, assez désoeuvrée, qui croit reconnaître en Jed son fiancé perdu pendant la guerre et qui s'appelait Philip.

Le huit-clos qui s'ouvre dans cette chambre d'hôtel devient alors oppressant. Nell est incontrôlable, tour à tour vulnérable et imprévisible, elle se révèle aussi impitoyable avec la petite Bunny qui ruine son rendez-vous. Transparente, elle livre à Jed son malheur et se confie à lui. Puis elle refuse qu'il l'abandonne, le séquestre dans la salle de bains, devient intraitable avec son oncle qui cherche à l'aider et commet l'irréparable avec l'enfant.

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Ce film, qui n'est pas très connu, décèle un gros potentiel pour exprimer toutes les subtilités d'un rôle dramatique chez Marilyn. Dans la peau de cette Nell Forbes, elle y est absolument époustouflante ! Son jeu est juste, naviguant continuellement entre le désir et la peur, l'amenant jusqu'à la folie. Elle parvient à humaniser son monstrueux personnage, le rendant plus inquiétant encore. Il est probable que Marilyn s'inspira de sa propre existence pour parvenir à comprendre la solitude de son personnage et la frontière fragile séparant la réalité de la folie. La sincérité de son interprétation fut une grande épreuve émotionnelle.

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Comme souvent, les conditions de tournage ont été éprouvantes : le réalisateur Roy Baker était méprisant, le budget pour le film étant minuscule on se contentait donc de la première prise pour le montage, ce qui paralysait l'actrice. Et finalement elle a su prouver qu'elle possédait du talent, convaincre qu'elle était une réelle comédienne, sous ses attributs de femme sexy. Toutefois les producteurs sont restés sourds et aveugles, puisqu'ils n'ont jamais voulu lui redonner cette chance de (re)tourner dans un mélodrame, la préférant dans sa case " blonde, affriolante et idiote ". Ce film a la particularité d'offrir à Marilyn son premier grand rôle principal.

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  • affiche_bother_2Titre original : Don't bother to knock
  • Réalisation : Roy Baker
  • Scénario : Daniel Taradash, d'après un roman de Charlotte Armstrong 
  • Musique : Lionel Newman 
  • Production : 20th Century Fox 
  • Durée : 73 min
  • Format : Noir et blanc
  • Date de la sortie américaine : 18 juillet 1952
  • Casting : Richard Widmark (Jed Towers) ; Marilyn Monroe (Nell Forbes) ; Anne Bancroft  (Lyn Lesley) ; Donna Corcoran (Bunny Jones, l'enfant) ; Lurene Tuttle (Ruth Jones) ; Elisha Cook Jr. (Eddie Forbes) 
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    Commentaires
    B
    Je suis allé à la facilité, je l'avoue... VF ;-)
    C
    Oui, je le connais ! Mais j'hésitais : vo ou vf ???
    B
    ok. Ca me va ;-)<br /> Tu connais le livre sur Audrey aux éditions Naïve ? Si non, cours l'acheter..
    C
    Le match est NUL ! Inutile de tergiverser ! :)<br /> Les deux actrices ont pour moi, à mes yeux, une valeur unique et incomparable. Elles me fascinent toutes deux, ont leur talent, leur aura, bref elles sont une à leur façon et elles continueront de m'éblouir tout autant !!! :))
    B
    Bon, d'accord, tu aimes Marilyn. <br /> Pourtant franchement, la photo de ton bandeau avec Audrey dans "Breakfast at Tiffany's" de l'ami Blake, est juste sublime. Et je dois avouer que j'ai un immense faible pour cette dame. <br /> Mais bon. Marilyn avait quelque chose d'incomparable je suppose. De plus sensuel sans doute.<br /> N'empêche, je préfère mon ingénue Hepburn ;-)
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