Ma femme est une sorcière (1942)
Nous sommes au 16ème siècle, dans la petite ville de Roxford. Un bûcher est allumé pour condamner un homme et sa fille de sorcellerie. Avant de mourir, la demoiselle prénommée Jennifer jette une malédiction sur la famille du juge Wooley, vouée à ne faire que des mariages malheureux.
Selon la tradition, un chêne est planté sur les cendres. Et le temps passe...
Trois siècles plus tard, nous retrouvons un descendant de la famille maudite, Wallace Wooley, qui annonce ses fiançailles et le lancement de sa campagne électorale. Au même moment, un orage éclate et la foudre s'abat sur le chêne, libérant ainsi les esprits des deux sorciers.
Jennifer est décidée de retrouver son apparence humaine pour tourner la tête de ce Wooley. Elle parviendra à ses fins en renaissant au coeur des flammes, lors d'un incendie spectaculaire de l'Hôtel Pilgrim. La demoiselle est ravissante, blonde, la peau blanche, fraîche et complètement nue. C'est Wallace qui la sauve, s'attirant là le début de ses ennuis.
Jennifer s'accroche, tente de se faire aimer, cherche à le charmer et finit par recourir à un filtre d'amour. Mais nouveau rebondissement dans l'histoire, qui provoquera aussi la colère du père !
« Ma femme est une sorcière » est une pure comédie romantique, dans la veine fantastique très édulcorée, et qui est une vraie réussite du début à la fin, surtout si l'on attend de ce divertissement quelques étincelles, poudres de perlimpimpin et autres clignements d'oeil pour renverser l'esprit puritain et borné du Monsieur.
Veronica Lake et Fredric March se donnent la réplique. Leur couple est joli, tout à fait charmant, accentuant bien les nuances entre la féline et exquise sorcière contre l'homme pataud et embarrassé de cette jolie « chose » !!!
Le film a été tourné durant la période américaine de René Clair, en 1942, lorsque le réalisateur s'est réfugié aux USA avec son épouse juive pour échapper à Hitler.
Après lecture du roman de Thorne Smith (bouclé par Norman Matson), il est indéniable de noter les différences tant l'adaptation s'est petitement inspirée du livre pour n'en faire qu'à son idée ! Le synopsis est beaucoup plus séduisant, plus cabotin ici. Dans le livre, la sorcière Jennifer était abominable et dangereuse, tandis que dans le film c'est la fiancée de Wooley qui est une vraie chipie !
Bref, en plus de la charmante histoire de sorcellerie et de séduction, « Ma femme est une sorcière » est aussi un enchantement par la magie et la grâce de l'actrice Veronica Lake, la femme aux yeux de chat, et qui inspirera la vamp de Tex Avery avec sa mèche blonde qui tombe dans les yeux.
En 1958, L'Adorable Voisine (Bell, Book and Candle) de Richard Quine tirera aussi sa source d'inspiration auprès de cette idée éblouissante et ensorcelante !
Ma femme est une sorcière, film de René Clair (1942) - avec Veronica Lake, Fredric March, Robert Benchley, Susan Hayward ... Titre vo : I married a witch.
Des retrouvailles ... encombrantes !